Que faire quand son enfant perd confiance en lui à l’école ?

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On a trop rarement l’occasion de s’arrêter un instant pour comprendre ce qui peut déstabiliser un enfant à l’école et lui faire perdre confiance en lui.  Les causes peuvent bien sûr être multiples, mais il en est une qui est souvent méconnue : quand le niveau scolaire de l’élève est en décalage par rapport à celui de ses camarades de classe. Alors, que faire ?

Confiance en soi et réussite scolaire

Il est bien évident qu’un élève qui réussit scolairement est reconnu pour ses capacités et accroît sa confiance en lui. A l’inverse, un élève qui ne brille pas particulièrement aura besoin d’attention de la part de l’équipe éducative et de ses parents pour persévérer et grandir dans la confiance.

Mais il est important de garder à l’esprit qu’un élève s’évalue par rapport à la réussite des autres, en se comparant en permanence. Voilà donc un facteur de déstabilisation : un élève voit ses camarades de classe réussir là où lui échoue, alors même qu’il estime travailler sérieusement. Comme un constat d’impuissance. Et donc une perte d’estime de soi.

Les causes réelles de ce décrochage scolaire peuvent être variées. Il peut s’agir de troubles de l’apprentissage (dyslexie, TDAH…) ou de lacunes historiques pénalisantes. Les causes peuvent être cumulatives. Mais comme l’élève ignore en général les effets de ces causes, il pense que s’il échoue là où les autres réussissent, c’est en réalité « qu’il est nul ».

Perdre confiance, la spirale infernale

Cette certitude que peut acquérir l’élève est rarement exprimée spontanément, en particulier à l’adolescence. Et elle peut produire elle-même des effets pervers. L’élève peut progressivement inhiber ses capacités, éviter de poser des questions en classe, s’enfermer dans un mutisme.

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Il peut se retrouver fortement déstabilisé, douter de tout, commencer à déprimer, voire ne plus vouloir ou pouvoir aller à l’école (phobie scolaire). Il peut même devenir le souffre-douleur de la classe et perdre encore plus confiance en lui.

 

Attention ! Ce traitement n’est pas réservé aux mauvais élèves. Un élève doué qui se retrouve dans une classe avec un niveau d’excellence, relégué en queue de classe, se pensera incapable de réussir, alors même qu’il serait en tête de classe dans un autre établissement. A l’inverse, un élève trop fort par rapport à sa classe se pensera anormal et arrêtera de travailler pour ne pas se faire chambrer.

Autre exemple : un bon élève de 3ème, mais qui n’a jamais travaillé en mathématiques, se met à voir ses notes chuter alors qu’un élève jusqu’ici moins bon, mais studieux, le double allègrement. S’il n’a pas conscience de son manque de sérieux ou de son manque d’endurance pour le travail scolaire, il en déduira qu’il n’est peut-être pas si bon et se mettra à douter de lui-même.

Bref, l’enfant ou l’adolescent perd pied et les choses peuvent grandement empirer s’il n’est pas pris en charge.

Alors, que faire pour recréer les conditions de la confiance ?

La confiance en soi ne se décrète pas. Elle naît dans un terreau favorable. Seules les conditions de la confiance peuvent être mises en place.

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Le plus difficile pour les parents est sûrement de poser le constat et, parfois, de sortir  du déni.

Ensuite, la première étape consiste à parler et à expliquer les causes de cette situation de blocage temporaire. Il peut être utile de se faire aider par une personne avec un regard et une parole extérieurs (un professeur, un autre adulte de la famille, un psychologue…). Un changement d’établissement scolaire peut aussi être envisagé.

Enfin, il faut trouver des solutions de remise à niveau scolaire. Pas du « replâtrage », du fondamental. Seules des bases solides sont en effet de nature à permettre de reprendre confiance.

La clef est probablement là : il faut donner des cours à l’élève au niveau qui est réellement le sien, ce qui n’est pas possible dans le système scolaire actuel. Un élève en 4e avec des lacunes en mathématiques aura probablement besoin de revoir des cours de 6e et 5e pour récupérer un niveau de 4e.

Il faut donc se mettre au bon niveau pour l’élève : ni trop facile, ni trop difficile. Trop facile, il s’ennuiera. Trop difficile, il ne cherchera même pas à comprendre et se découragera.

Seul un élève qui comprend ce qu’on lui explique et qui réussit ce qu’on lui demande de faire acquiert de la confiance en lui.

Et à notre connaissance, seuls les cours en ligne présentent assez de souplesse pour permettre une remise à niveau fondamentale, tout en restant accessibles.

Une réflexion sur « Que faire quand son enfant perd confiance en lui à l’école ? »

  1. Intéressant.
    Plus profondément n’y a t’il pas des questions à se poser sur la manière dont l’école insuffle (ou plutôt n’insuffle pas) de confiance en soi dès la maternelle ? On veut tout de suite mettre les enfants en rang, bien assis, qu’ils ne se salissent pas, qu’ils se taisent etc…. Laissons donc leur un peu plus de liberté, ils en ont besoin. Aidons les à s’émerveiller, et émerveillons nous aussi de leur incroyable potentiel ! Et surtout qu’on leur montre d’abord qu’apprendre, c’est génial ! apprendre, ça donne envie d’apprendre encore plus ! apprendre ça donne des ailes ! et qu’on leur montre aussi par 100 paroles positives qu’on croit en eux !! « Il faut arroser les plantes, pas les mauvaises herbes  » Il n’y a pas de fautes, il n’y a que des erreurs !! et nous adultes de changer profondément. Au lieu de dire « sois sage et travaille bien à l’école », on devrait leur dire « amuse-toi et fais des erreurs ! » (anecdote entendue par une formatrice en discipline positive que je trouve très chouette)
    Le système scolaire français n’insuffle pas assez d’enthousiasme aux enfants. Les miens ont quitté l’école française pour une école internationale et je constate que LA grande qualité de ces écoles c’est qu’on leur montre qu’apprendre, c’est génial ! apprendre ça donne des ailes, apprendre, ça éveille la curiosité ! Apprendre, ça donne envie d’en savoir plus.
    Moi nullissime en maths en seconde (mais déjà depuis la 6ème), ma prof de maths m’avait prise à l’écart et de son air dramatique m’avait posé la question : « Bon, que voulez-vous faire plus tard ? » Genre ma pauvre vous êtes mal partie dans la vie ! Je me souviens au contraire d’un témoignage d’un type aussi nul en maths dont la prof lui avait dit  » Bon, les maths c’est pas ton fort, mais toi tu fais des bonnes blagues, t’as vraiment beaucoup d’humour ». Franchement, entre les 2, lequel n’a pas perdu sa confiance en lui ?…. Il faut des profs qui croient en chaque potentiel, qui détectent les qualités des élèves et qui leur disent !! c’est capital ! Pour apprendre bien, il faut du plaisir et être bien dans ses pompes, et ça commence d’abord par l’estime et la valeur que nous renvoient les adultes bienveillants qui nous environnent.

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